Ponts fragiles

A l’approche de certains anniversaires, j’ai du vague à l’âme.

Rien de précis. Juste quelque chose qui plane dans l’air, entre la joie et la tristesse. Une douleur sous-jacente, un pincement au cœur.

Je crois que je n’ai pas vraiment envie de savoir quelle est la nature exacte de ce malaise. Bien trop peur qu’il m’engloutisse.

J’ai le sentiment que ce pourrait être quelque chose de dévastateur. Alors je me noie dans les lumières et les rires, avec cette joie forcée qu’arborent ceux qui ont de l’incertitude au bord du cœur.

Je suis convaincue que je n’arriverai jamais à combler ce trou béant, caché sous les différentes couches de mon âme.

Elle s’y est accoutumée et s’est construite en équilibre tout autour.

Parfois elle jette des ponts, instables, fragiles.

Mais ils finissent toujours par s’écrouler.

Il existe des myriades de ponts en ruine au tréfonds de mon être. Ils m’encombrent.

Pourtant que serait la vie sans les ponts que nous construisons et franchissons ?

Sans cette volonté de continuer à rêver, rire, danser, aimer !

Il faut continuer à bâtir autour de soi de fragiles édifices pour défier l’éternité !

42 commentaires sur “Ponts fragiles

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  1. Un pont aux couleurs de l’arc-en-ciel, voilà ce que tes pensées m’évoquent, Domi !
    Voilà pour l’image.

    Laisser couler l’eau sous les ponts, autrement dit, ne pas se mettre en peine de ce qui ne dépend pas de nous…
    Voilà pour l’idée.

    Bien amicalement.

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    1. C’est une pensée très stoïcienne, ne pas se préoccuper de ce qui ne nous appartient pas. D?une grande justesse d’ailleurs.
      Oui, l’arc-en-ciel ça me parle 🙂
      Et ma devise préférée : E la nave va… ce qui doit te revenir te reviendra.
      Pour le moment, je suis au lit, grippée, et malade comme je l’ai rarement été. Je réponds l’esprit embrumé de fièvre, j’espère que je ne dis pas trop de sottises 🙂
      Au plaisir de te lire, Yann, et à bientôt !

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  2. Pff, le tactile !
    … terriblement seule en dedans. Avec la marée haute dans son coeur.
    Je ne suis pas certaine que ce soit très bon de refouler, occulter .. ce que je fais aussi, bien sûr.
    Quant aux dates anniversaires, c’est terrible !
    Enfin, l’âme, notre âme, c’est aussi ce que dit notre coeur ? Un rapport avec l’intuition Qui ne nous trompe jamais A condition que le mental ne vienne pas mettre la pagaille.
    Tu me diras ce que tu penses, quant à l’importance pour moi de mettre des mots sur ce qui nous mine dans le fond de notre être.
    Douce nuit à toi. Fais de beaux rêves. Je te souhaite également un bon week-end A bientôt. Bisous

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    1. Le pont, même fragile, signe la volonté de passer coûte que coûte, ne pas occulter, ne pas ignorer. Affronter. Non par plaisir de ressasser la souffrance mais pour ne pas laisser une zone en friche, « contaminée », à jamais. Ce sont les ponts qui s’effondrent, pas moi. C’est une guerre silencieuse. Les ponts représentent ma détermination. Même si je les sais parfois fragile, j’avance quand même. Au final, ils vont finir par remplir ce trou. Restera une cicatrice, mais plus besoin de ponts.
      Cette fragilité symbolisée par la nature instable de ces ponts est devenue une force. Ma façon de ne pas me laisser détruire et de guérir. Tu parles de Nietzsche, à raison. De mon côté je pense à Alfred Adler (je prépare justement un article sur lui 😊). Adler, Jung, Nietzsche… une longue histoire.
      Adler dit par exemple : « L’expérience est l’une des causes du succès ou de l’échec. Nous ne souffrons pas de l’impact de nos expériences, appelées traumas, mais nous les adaptons à nos objectifs. »
      Contrairement à ce que je dis dans mon texte, je suis rarement démunie. Et oui, je mets des mots sur les maux. En privé. C’est important « de dire ».
      Belle fin de week end à toi et Biz de Dom

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  3. Bonsoir Dom. Passage tardif, mais je ne ferai pas de bruit pour ne pas te reveiller.
    J’etais déjà passée et j’avais lu ton billet au quel j’ai repensé dans la semaine.
    J’ai d’abord pensé à la nostalgie, tu sais ce bonheur d’être triste Mais non, car tu parles de malaise.
    Quelque part, on dirait que tu appliques le principe de Nietsche: l’oubli comme « acte actif ». L’oubli sans lequel il n’y a pas de bonheur possible.
    Pour autant, cela m’interpelle. Car, certes, ce que l’on ne nomme pas n’existe pas. Mais n’est-ce pas ce quelque chose quelque part en nous fait mal ?
    Pourquoi ne pas mettre de mots sur les maux pour en venir à bout ? Une bonne fois pour toutes, j’ai envie de dire. Parce que les ponts, c’est bien beau. Mais oui, c’est fragile. Comme tout, tu me diras…. il suffit d’un rien, et tout s’effondre.
    Et puis les ponts, c’est fait pour aller d’un endroit à un autre…. et toi, tu pars d’où pour aller où ? D’une rive l’autre…..
    Bien sûr on peut rire, sourire, chanter, danser, être entouré, mais seule, terriblement seule au

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  4. L’incertitude au bord du cœur quelle jolie formule Dom ! Je pense à Barbara en te lisant « ça ne prévient pas quand ça arrive ça vient de loin ça s’est promené de rives en rives ».. « ce mal qu’il faut bien vivre vaille que Vivre »..en attendant la joie ❤je t’embrasse chaleureusement

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    1. Merci Cécile. Me souvenait plus de cette chanson de Barbara, « Le mal de vivre ». Très belles paroles et magnifique interprète.
      De mon côté, malgré cette incertitude au bord du cœur, la joie ne manque pas. Ca donne un mélange entre nostalgie et envie de « bouffer » la vie. Je me dis que cela ne va pas si mal 🙂
      Je t’embrasse aussi chère Cécile ! A bientôt !

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  5. Ce pincement au cœur dont vous parlez, je crois que nous l’avons tous. C’est le même frémissement que nous ressentons la nuit, quand le sommeil nous fuit : la peur du néant qui nous guette… à moins que, comme Pascal, on fasse le pari fou d’un au-delà…

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    1. Le mois de février est, chez moi, riche (est-ce le bon mot ?) en dates anniversaires naissance/décès, de nombreuses personnes qui ont jalonnés ma vie et qui ont eu la curieuse idée de naître et partir durant ce mois. Ça fait un paquet d’absents ! Mon âme vogue entre ces deux rives…
      Tu parles de Blaise Pascal ?
      Merci Domi pour ton commentaire 🙂

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  6. J’en ai construit des ponts Dom…Je me dis que je vais bien finir par en construire un qui va tenir la rampe ! Un qui me fera franchir « mon gouffre » personnel…
    Gros bisous et belle soirée à toi.
    PS/Excellents ces mots, je m’y reconnais et m’aperçois que l’on a beaucoup de points en commun.

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      1. Ils doivent tenir le coup (nos ponts), pour les prochains, Dom.
        C’est indispensable pour notre propre survie de « vivants » !
        Belle soirée Miss 🙂
        PS/ Il n’y a pas de « ponts trop loin » pour nous…

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      2. Il arrive aussi un moment où ce n’est pas nous qui changeons mais la réalité. Et il faut s’adapter. Donc effectivement c’est là que la raison intervient. Ce qui n’empêche pas de fabriquer de nouvelles illusions et de rebâtir de nouveaux ponts vers cet ailleurs qui nous semble plus prometteur.

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