Les Grimoires de Noël – 2ème partie

Si vous avez manqué le début de L’Énigme des pantoufles du Père Noël :

Les Grimoires de Noël 1ère partie [ICI]

[…] Certains écrits m’ont marqué plus que d’autres. A l’instar des déboires de Gustave, qui après avoir trébuché sur le seuil de la porte du salon, avait lâché le carton qu’il transportait, brisant ainsi toutes les boules de Noël qu’il contenait. Son épouse très fâchée l’avait envoyé frapper à toutes les portes du voisinage afin de quémander des décorations supplémentaires. Ceci afin que leur sapin n’ait pas l’air trop miteux.

Un voisin lui avait prêté, entre autres, des supports de bougies à pincer aux branches. Un autre, lui avait donné des petites bougies à mettre à l’intérieur des bougeoirs et au final, le sapin avait pris feu. Les sapeurs-pompiers et leur autopompe durent intervenir, la moitié du salon et tous les cadeaux au pied de l’arbre avaient été détruits, l’odeur tenace de fumée a envahi toute la maison pendant des semaines. Plus de peur que de mal. Personne n’avait été blessé, mais des travaux de réfection imprévus au budget avaient alourdi l’ambiance festive.

Le repas de Fête eut lieu dans la grange et Gustave, avec humour, souligna à la fin de son récit « J’étais tout feu tout flamme pour fêter Noël et dans le feu de l’action j’ai été pris entre deux feux : l’incendie du sapin et les mots incendiaires de mon épouse. Loin de moi l’idée de jeter de l’huile sur le feu, mais l’an prochain pour ne pas jouer avec le feu je donnerai mon feu vert pour fêter Noël hors de la maison, ou sans moi, c’est selon ». Quel humour ce Gustave !

Les récits de la maniaquerie d’une certaine Berthe, n’étaient quant à eux, pas piqués des hannetons, comme aurait dit Gustave. Cette dernière obligeait ses invités à se déchausser et à mettre des chaussons, brodés pour l’occasion au nom de chacun des convives. Elle tenait également à ce que chacun se plie à la consigne du lavage des mains avant de se mettre à table, et faisait bien sentir son désaccord si l’un des invités parlait la bouche pleine ou ne se tenait pas convenablement. Apparemment, elle ne plaisantait pas avec les règles de savoir-vivre. Elle avait d’ailleurs consigné les attitudes plaisantes et déplaisantes de chacune et chacun à ce sujet. Allant jusqu’à mettre des notes et des remarques. Un certain oncle Rufus a eu la plus mauvaise note plusieurs années de suite.

C’était vraiment captivant de lire les histoires riches de détails et de souvenirs, relatant toujours des faits se déroulant pendant la période des Fêtes de fin d’année et de Noël en particulier. Toutes ces mini tranches de vie, étaient des instantanés figés dans le temps, des legs précieux des vies d’avant.

Qui avait eu l’idée de cette coutume ? Personne ne le savait. Un représentant de chaque génération devenait responsable du maintien et de la transmission de cette tradition. Et la chaîne ne s’était jamais interrompue.

Cela dit, il y a dans ces pages bien plus que l’histoire de mes ancêtres, mais également les petites histoires de l’Histoire. Chaque Fête de Noël racontée, fantasmée ou dépeinte avec force détails, narre les étapes et ambiances ayant marqué l’année en cours. Entre les lignes, on devine l’avènement de nouvelles conditions de vie, de nouvelles mœurs politiques, voire les périodes de disettes et de guerre.

Mes parents m’ont remis il y a quelques années la charge de conserver et alimenter la suite de cette épopée. J’adore relire les pages produites par mes parents et grands-parents. J’y retrouve mes souvenirs d’enfance. Alors cette année, j’ai décidé de confier aux pages de ce vaste héritage, une nouvelle histoire de mon cru : « L’énigme des pantoufles du Père Noël ».

Bon, je l’avoue, l’histoire du lutin est fake. C’est juste les bribes d’un rêve fait la semaine dernière. Rêve qui m’a rappelé qu’il était temps de continuer à coucher sur le papier mes mots et mes souvenirs. Alors voici ma participation aux Grimoires de Noël, suivie de celle de mon grand-père.

A demain, 18 décembre 2023. Bonne lecture !

10 commentaires sur “Les Grimoires de Noël – 2ème partie

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  1. Pauvre Gustave !! Et cette Berthe est terrible !! Comme tu racontes tes bien on s’y croirait, nous avions aussi des bougeoirs sur le sapin quand j étais petite mais ne les allumions qu’à minuit pendant quelques minutes mais ça donnait lieu à tout un cérémonial avec un seau d’eau amené à proximité et une grande tante qui poussait des petits cris effarouchés tout le long…
    J’avais une Berthe dans ma famille mais pour un Gustave il faut remonter au 19é 😉 des bisous tt plein.

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    1. Tout pareil que toi quand j’étais enfant pour les bougeoirs accrochés aux branches du sapin 🙂 Du coup on ne profitait pas vraiment de la beauté des lueurs des bougies. Temps d’allumage bref, aux aguets à la moindre étincelle ou bruit suspect et un grand « ouf » quand toutes les bougies sont enfin éteintes. Mais un peu de la magie de Noël quand même 🙂
      Excellente journée à toi, Cécile !

      Aimé par 1 personne

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